Humeurs

Confinement jour xxx

Jour 8. Ecole à la maison, continuité pédagogique, confinement qui s’étirera probablement encore un moment et énième réflexion sur le sujet de la part d’une blogueuse (je sais, je ne fais pas dans l’originalité)

Si on met en parallèle notre réalité de joyeux confinés à la vraie vie, de quoi pourrait-on se plaindre ?

Se plaindre d’avoir du temps ? Alors que toute l’année nous rêvons d’en avoir en nous plaignant sans cesse de ne jamais trouver de temps pour (ne rayez pas la menton inutile) lire / écrire / binge watcher une série / jouer avec ses enfants / trier ce dressing qu’on n’a pas vidé depuis un an ? Du temps vous allez en avoir, à ne plus savoir qu’en faire (enfin en théorie parce qu’avec des enfants et en télétravail, le seul répit sera sûrement une pause pipi) alors relativisons même si dans cet entre-deux étrange, un lundi est semblable à un samedi ou à un mercredi, même si notre relation au temps est brouillée et qu’on doit parfois réfléchir deux secondes pour savoir quel jour on est.

Se plaindre de s’occuper des enfants ? OUI ça prend du temps, ça met nos nerfs à rude épreuve. Il ne s’agit pas juste de s’en occuper mais aussi de leur faire école afin de gérer cette fameuse « continuité pédagogique ». Alors, on s’accorde une période de rôdage et on ne perd pas de vue que nos enfants, plus que jamais, ont besoin de nous. Tout ce qu’on vit, ce qu’ils entendent, les angoisses qu’ils peuvent ressentir ne doivent pas être négligés. On sortira sûrement fatigués de ces possibles 6 semaines d’école à la maison mais avec un peu de chance, on s’en sortira ensemble.

Se plaindre de devoir rester chez soi ? Wow, c’est vrai que là, le sacrifice afin de sauver des vies est é-nor-me. On vous demande de rester chez vous, temporairement. Pas de vous engager et partir au front pendant 2 ans. Alors oui, il fait beau, le printemps arrive, on a envie de se poser en terrasse avec nos amis. Ok. On le fera plus tard, quand on sera sorti de cette merde. Pour le moment, on se raisonne. On suit les consignes, on ne sort que pour le strict nécessaire et on pense aux autres en se disant que les médecins en réa au bout de 12h de garde aimeraient bien qu’on les aide en appliquant les recommandations. Restez. Chez. Vous.

Se plaindre encore et toujours parce que c’est très français dans le fond. On se plaint des mesures prises parce que ça restreint nos libertés mais en même temps, on se plaignait qu’aucune mesure ne soit prise. On est passé de la petite grippette à cet « ennemi invisible » qui se propage à une vitesse extrême et beaucoup, par inconscience, bêtise et égoïsme, n’ont toujours pas compris pourquoi il fallait rester chez soi.

J’ai décidé de ne pas me plaindre pendant cette période,ou en tout cas, le moins possible, parce qu’à chaque fois que je manque de m’énerver contre mes filles, je pense au personnel soignant qu’on envoie au casse-pipe sans protection, aux caissières qui sont en première ligne, à tous ceux qui aimeraient avoir le luxe de rester chez eux et d’avoir comme dilemme quotidien « Netflix ou lecture? » à la place de « sauver un patient de 73 ans ou une de 38? » (et loin de moi l’idée d’être moralisatrice ou donneuse de leçon, on est tous dans la même galère, autant essayer de limiter la casse)

J’aurais pu m’épancher sur ma charge de travail depuis l’arrêt des cours en présentiel mais dans quel but, ce serait limite indécent d’ailleurs. Oui, on travaille à la maison, on est parents, on n’a pas de temps off. Comme d’habitude,non ? Et puis c’est quoi cette lubie de vous mettre au running ? Franchement ? Vous vous découvrez une âme de sportif au moment le moins opportun. Vous avez d’un coup envie de rencontres IRL alors que quotidiennement on ne communique que par écrans et réseaux sociaux interposés… D’ailleurs, ce confinement permet aussi de mettre en lumière les gens pour qui on compte vraiment… et les autres.

Bien entendu, il y aura un après,on le sait. Quel prix aura-t-on payé pour y arriver ? Aucune idée et très sincèrement je n’ai pas envie de le savoir. J’avais commencé 2020 en me disant que j’allais vivre tout ce que je n’avais jamais vécu auparavant: les cheveux violets et le piercing c’était cool mais être en pleine crise sanitaire, ça ne faisait pas partie du plan. On peut se surprendre à rêver,se dire que cette situation aussi inédite qu’anxiogène nous permettra un éveil collectif, peut-être deviendrons-nous plus sensibles aux autres, à la Terre, plus solidaires ? Peut-être. Ou peut-être bien que ça ne changera rien, qu’on reprendra nos vies laissées sur pause quelques instants en se plaignant de ne pas avoir le temps, d’avoir trop de boulot, trop de contraintes ? Peut-être qu’on oubliera ces instants suspendus où nous ne pouvions pas sortir, où une personne toussant dans le bus subissait en masse des regards désapprobateurs. Oubliera-t-on les gestes barrière, les mains gercées de trop utiliser du gel hydroalcoolique, la crainte de se sentir fiévreux, les symptômes qu’on guettait en espérant que ça ne soit pas ça ? Est-ce qu’on raillera encore les « Et la santé surtout ! » de chaque 1er Janvier ?

On va donc prendre notre mal en patience et continuer à tenir la barque pour le moment,ça pourrait être pire et ça le sera peut-être prochainement.

Courage à tous, restez chez vous. Prenez soin de vous et des autres.

1 réflexion au sujet de “Confinement jour xxx”

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