Je vous aime mais je m’épuise. Je vous aime mais parfois je doute. Je vous aime d’un amour à la (dé)mesure de l’usure que je ressens en ce moment. Puissant, inconditionnel mais terrifiant et épuisant.
Je deviens cette mère que je déteste, une mère dragon qui perd patience, qui compte les minutes avant les couchers pour savourer quelques instants de silence.
Qu’est ce qu’il m’arrive à moi la mère se voulant la plus parfaite possible, la plus aimante, la plus bienveillante ? On dirait que l’armure se craquelle, que jouer tous les rôles finit par laisser des traces. Je ne supporte plus les « mamaaaan » cent fois par jour, ni les cris, les colères, les angoisses, les sollicitations quotidiennes et incessantes. Sur l’équilibre précaire de la parentalité, je me retrouve en pleine tempête en mère.
Je n’ai même pas d’excuses, j’en arrive même à culpabiliser de devenir si ingrate envers la Vie qui après m’avoir repris m’a donné deux adorables petites filles à choyer. Je n’ai pas oublié ces nuits à pleurer de ne pas avoir de bébé à aller bercer, consoler, câliner. Je n’ai pas non plus oublié l’attente de ces longs mois incertains, l’explosion de joie de vous serrer contre moi quand vous êtes venues au monde. J’ai l’impression d’avoir vogué tranquillement depuis 6 années et d’avoir atteint le triangle des Bermudes qui a englouti ma patience et ce qui me faisait être une bonne maman.
Chaque phase qui s’achève cède sa place à une autre. On pense gagner un peu de répit car « ça y est, elle fait ses nuits », que c’est la soeur aînée qui prend le relais avec 3,4, 7 réveils par nuit: peur des voleurs, peur de la mort, peur de ci, peur de ça. Et moi, je reste là, le coeur en vrac, à l’idée de ne pas être assez à l’écoute, assez présente. Tout se succède à un rythme effréné, sitôt les poussées dentaires achevées, on enchaîne avec angoisse de la séparation, apprentissage de la propreté etc etc. On n’en finit jamais de nos responsabilités qui ont parfois le goût de la perpétuité. Je me sens un peu désemparée, avec l’impression d’être dépassée, de donner le change au quotidien sans garantie d’y parvenir.
Alors, en attendant de rejoindre le rivage, je vais tenter de maintenir le cap. Me rappeler le sens de mes priorités. Me rappeler que ce sont Elles avant tout,même si tout n’est pas inné et que rien n’est acquis. Chaque tempête finit par passer pour laisser place à un beau ciel ensoleillé.
(Enfin, je l’espère sinon je vous préviens, je laisse tout tomber pour aller ouvrir un bar à mojitos !)
Je me sens exactement dans le même état en ce moment, et te lire me rassure sur le fait que ce n’est pas si rare, finalement….
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J’ai hésité à le publier, j’avais peur qu’il soit trop négatif…
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Quel bel article et belle allégorie. J’ai publié aussi un article dans le même genre récemment. Et te lire me rassure un peu: on a beau les aimer d’un amour fou, que c’est dur parfois…je me sens comme toi : chaque période n’en finit pas ou débouche sur aussi dur voire pire…j’ai comme toi la sensation que dès que je respire, on me replonge la tête sous l’eau…
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Merci beaucoup ❤️ J’ai cet article en tête depuis quelques semaines mais j’hésitais tellement il me paraissait négatif. Je suis rassurée de voir que c’est pareil de ton côté (et je vais d’ailleurs aller lire ton article!)
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Oui c’est sûr que c’est négatif mais c’est la vraie vie hors des RS!
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La vraie vie sans filtre et sans injonction d’être la mère parfaite 😁
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A qui le dis-tu!!!
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Très bel article et très vrai. Nous passons toutes par ces moments, merci de ta sincérité qui est rafraîchissante (comme un bon mojito 😁🍸)
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Merci à toi. Ça fait du bien de savoir qu’on n’est pas seules à traverser ça.
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Un très bel article…
Ces fameuses tempêtes que nous traversons toute à un moment ou un autre…
Et trouver cette bouée qui nous évitera de boire la tasse, s’y accrocher en attendant que la tempête s’apaise pour enfin profiter de la quiétude de la « mère »…
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C’est un très bel article ❤
On passe toutes par la, c'est normal et c'est aussi normal d'en parler. C'est même très sain je pense.
La semaine dernière je lisais l'article d'une jeune blogueuse n'ayant pas encore d'enfant, elle expliquait comment ça la choquait de voir des parents dire ouvertement qu'ils étaient content que les enfants rentrent à l'école par exemple.
On a le droit de se sentir débordées et fatiguées, on n'est pas des super héros 🙂
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Ah je crois que j’ai lu le même. Si c’est celle à laquelle je pense, je la trouve complètement à côté de la plaque et je me demande comment elle s’en sortira quand elle aura des enfants !
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Je n’ai pas lu l’article en question mais peut-être que quelques années en arrière, j’aurais pu tenir les mêmes propos.
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Oui tu as sans doute raison !
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C’est clair ! J’espère qu’à ce moment la elle se rendre compte que les principes c’est bien beau mais qu’on reste humain avant tout.
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Oh elle se rendra compte quand les nuits entières et le teint frais ne seront qu’un lointain souvenir 🤣
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Sincere et touchant, bravo (et globalement mille bravos parce que c’est quand même un truc de malade d’élever des enfants 😉)
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Merci beaucoup 😊
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Alors…ça passe…ou jamais tout à fait! Mais, une bonne chose : on devient de très bonnes navigatrices, et on apprend à rester à flot (la plupart du temps 😉).
Bisous 😘
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