Et 35 ans…

Voilà un mois que je tourne et retourne les mots dans mon esprit, un mois que des brouillons se forment et s’effacent, un mois que le tant redouté est arrivé:

J’ai pris 35 ans (et je le vis mal)

« Et tes promesses alors ? »

Première chose assez désagréable: constater que les promesses passées envers moi-même n’ont pas été tenues. Je n’ai pas touché à un volant ou approché mes pieds d’un embrayage depuis plus d’un an. Alors, moi je le vis bien mais je sais que ma vie en serait simplifiée si je consentais à ces efforts…

L’autre point un peu plus douloureux, c’est l’écriture de mon roman. Je le voulais tellement ce nom sur une couverture, histoire de faire quelque chose de beau de ce cap fatidique. 35 ans, ça sonne expérimenté et mature, hein…

Bon, j’ai un peu contourné le problème en faisant imprimer l’intégralité du blog en format livre et je dois bien avouer que même si j’en ai écrit chaque mot, tenir l’objet physique avec mon nom sur la couverture m’a permis de redécouvrir le contenu (j’ai même ri en lisant certains passages, 35 ans et modeste donc)

Cette fois, je ne me laisserai pas duper: je ne me promets rien et on verra bien ! (de toute façon, chacun sait que les promesses n’engagent que ceux qui y croient)

25 ans + …

Expérience, sagesse, maturité. Le combo gagnant de la femme dans la trentaine, en milieu de trentaine si on veut être exact, celui qui te fait décliner dangereusement vers une nouvelle décennie, celle que tu te représentes mentalement comme « le coin des grands, les quadras »

Bien entendu, je sais que je n’ai pas à me plaindre, 35 ans, un métier stable (mais oui, vous savez, celui des fainéants 😉 ), en couple depuis bientôt 15 ans, deux filles, maison à la campagne (le monospace et le labrador, c’est NON), la paix après le chaos et une vie tellement « conforme » à la façon dont on se représente la vie d’adulte quand on a 20 ans.

C’est peut-être cette ambivalence qui rend cette bougie si difficile à souffler, l’incapacité à me voir telle que je suis. Femme, adulte, mère. Est-ce le fait de travailler avec des jeunes qui ont la moitié de mon âge, de décrypter leur langage, d’utiliser les mêmes réseaux sociaux qu’eux ou d’écouter les mêmes chansons qui me maintient un peu éloignée de ma décennie de naissance ? J’en parlais hier avec un ami depuis plus de 32 ans, je me sens comme un bébé prématuré partagée entre âge réel et âge corrigé.

10 ans de vécu…

Bien que je refuse de considérer que je sois âgée de plus de 28 ans, force est de constater qu’avoir 35 ans n’a peut-être pas que des inconvénients. Je suis forcément plus expérimentée, je peux boire davantage de mojitos (atout non négligeable) et je peux me permettre des petites folies comme organiser 2 jours à Malaga entre amies pour m’aider à passer le cap ! (article à venir…)

Elles grandissent, je vieillis. Inéluctablement, les cheveux blancs apparaissent, la fatigue se fait plus tenace, on change les habitudes de soirées, de sorties, de plans à l’arrache. On s’inquiète de l’avenir, on se raccroche aux souvenirs, aux échographies, aux premières photos, aux premiers pas qui paraissent déjà si loin. On se surprend à envisager « le petit dernier » tout en sachant qu’il ne restera qu’un souhait, qu’on a passé l’âge de tout ça, on tremble un peu en voyant le temps filer parce qu’un jour il nous tiendra éloigné de ceux qu’on aime, on prie tous les dieux comme si on avait la foi pour être préservé des embûches, des drames et des maladies, pour être là pour elles parce que maintenant, on craint « qu’il n’arrive quelque chose » (typiquement le genre de craintes que tu n’as pas à 23 ans !)

Mais on garde en soi la folie et les étincelles de vie, parce que c’est comme ça qu’on mûri aussi, parce que me conformer aux attentes liées à mon âge, je n’en ai pas envie et que surtout… Age is just a number !