9 mois etc., Mum's Life

La voie lactée

Pas d’inquiétude, cet article ne traitera pas d’astronomie, de planètes ou d’étoiles même si j’ai la chance d’être accompagnée au quotidien de mes deux petits Soleil 😉

Il a suffi d’un bébé tout malade réclamant mes bras et d’une pub sur la journée mondiale de l’allaitement pour que me reviennent en mémoire les doux souvenirs de cette période lactée.

Je ne me suis jamais posé la question tant il m’apparaissait naturel de le faire mais lorsque ma première grossesse s’est arrêtée, j’ai vite été rattrapée par l’absurdité de la situation. Pas de bébé, pas d’allaitement, le personnel médical ne perdant pas de temps en palabres, on m’a donné deux cachets et un « tenez Madame, c’est pour couper la montée de lait ». Ok, merci.

Puis ma première puce est née et j’étais farouchement déterminée à allaiter. Je n’étais pas dans le dogme de la Leche League mais il était important pour ma fille et moi de vivre ces moments. On entend souvent dire que le lien est plus difficile à créer pour les enfants nés par césarienne, tout concordait donc à ce que j’essaie pleinement cette grande aventure.

Cette aventure, j’étais prête à la vivre psychologiquement mais que de lacunes dans ma connaissance du sujet ! Les seins comme des obus à J3, les crevasses et les douleurs des tranchées amplifiées à chaque tétée, on s’était bien gardé de me le dire ! Comme le pic de croissance d’ailleurs !

Ah ce fameux 1er pic  de croissance! Il m’a rendue folle !!! PERSONNE ne m’en avait parlé (ou alors je ne m’étais pas assez documentée) et je n’ai pas compris pourquoi mon petit bébé de 8 jours si calme et serein était devenu un petit Gremlin affamé de lait ne me laissant pas un instant de répit ! Et que pense la primipare dans ces cas-là ??

Je n’ai pas assez de lait !

Que cette phrase m’a hantée… Je crois que de tous les « désagréments » que l’on peut imputer à l’allaitement, celui-là l’emporte haut la main ! Il était très frustrant de ne pas savoir quelle quantité mon bébé buvait et surtout si elle recevait assez. Elle était dans les courbes de poids, oui mais était-ce suffisant ? Ne serait-ce pas mieux pour elle de passer au lait artificiel ?

L’autre grande interrogation a été le retour au travail… J’ai repris quand ma puce avait 4 mois et demi et je souhaitais allaiter jusqu’à ses 6 mois. J’avais décidé de louer un tire-lait très tôt pour faire des réserves (ah ah…) mais personne non plus ne m’avait dit que les premières semaines, je tirerais péniblement 30ml 🙄

Revenons donc à cette reprise du travail. Il faut avoir le sens de l’abnégation pour prendre le train tous les jours avec tire-lait et glacière et aller squatter l’infirmerie pendant la pause déjeuner. Mais au final, c’était très gérable. Les grandes vacances arrivaient et ma puce allait prendre 6 mois… Pourquoi arrêter alors que j’avais tenu bon malgré les contraintes liées au retour au travail ? J’ai donc décidé de continuer. Oui mais… Si au départ, l’entourage est plutôt favorable à l’allaitement, quand le bébé grandit, les premières réflexions surviennent… Qu’importe ! Je n’impose à personne mes choix, pas la peine qu’on m’en impose à moi !

Les mois passaient et la question du sevrage commençait à apparaître. Je redoutais tellement de devoir l’imposer que ma puce a pris les choses en main, en arrêtant elle-même de téter (sans préavis,la petite ingrate !) Elle avait 13 mois et elle m’a permis de vivre des moments magiques.

On peut imaginer qu’après cet allaitement, j’allais tout naturellement suivre la même voie (lactée) avec sa petite soeur. Sauf que parfois, la réalité est bien différente. Après un accouchement par voie basse extrêmement difficile, je me suis retrouvée face à ce petit bébé que j’avais cru perdre jusqu’au dernier moment, face à mes propres doutes. Je voulais allaiter, je voulais lui donner le meilleur comme à sa soeur sauf que bon… au final, si ça ne marchait pas, ce n’était peut-être pas si grave. Horrible ce raisonnement quand on y pense ! Je payais le prix de cette 3ème grossesse aussi épuisante psychologiquement que parfaite médicalement ( un accouchement à 41SA+5 pour une habituée à la prématurité, ça déjoue tous les pronostics !)

Les débuts ont été beaucoup plus difficiles. Engorgement, crevasses, pic de croissance puissance 10 et une fatigue, tellement de fatigue (en fait, je traînais une pneumonie mais je ne le savais pas…) S’ajoutaient à ça les remarques acerbes des puéricultrices de la PMI

  • « votre fille n’a pris que 900 grammes, le premier mois, ça doit être 1 kilo ! »
  • « vous ne la nourrissez pas assez » (coucou la culpabilté !)
  • « vous devez revenir la peser la semaine prochaine » suivie d’une pluie de reproches quand j’y suis retournée 3 semaines après à base de « vous avez joué avec le feu ! »

Mais cette fois, ce n’était pas mon premier allaitement. Je tenais bien entendu compte de leurs remarques et n’aurais jamais mis sa santé en danger mais j’ai décidé de lâcher prise et me faire confiance! Ma puce allait bien, était souriante, elle dormait bien, rien qui pouvait m’alarmer.

J’ai repris le travail quand elle était âgée de 5 mois et demi (et cette fois, j’avais même quelques réserves au congélo !), j’ai repris la routine tire-lait dans le local informatique poussiéreux… et à l’instar de sa soeur, elle a cessé du jour au lendemain de téter. C’était le 24 Juillet et comme un beau symbole, le jour de ses premiers pas seule comme pour me signifier que c’était le moment de s’affranchir du giron maternel.

Elle aura 2 ans dans 2 mois et s’amuse encore à venir chercher les « tétés », enfouir sa tête contre moi et faire de grands sourires. La source est tarie depuis longtemps mais en tout cas, elle semble garder en elle le souvenir de cette période magique.

BONUS: Les grands moments de l’allaitement c’est aussi les fuites inopinées (ne pas oublier les coussinets !), le jet de lait qui part tout seul sous la douche, les pleurs de son bébé qui déclenchent une montée de lait ( rien à faire, je trouve ça fascinant) et puis surtout des moments privilégiés dans une petite bulle de lait. mention spéciale pour le bébé qui s’endort repu une goutte de lait aux commissures des lèvres 💕

(Mon seul regret c’est peut-être de ne pas m’être fait assez confiance pour donner mon lait au lactarium, ça me tenait tellement à cœur… mais j’avais peur de manquer de lait 🙄)

Et même si j’ai adoré allaiter, loin de moi l’idée d’imposer cela comme le meilleur moyen de nourrir son bébé. Pour preuve, j’ai failli ne pas le faire pour ma 2ème puce. L’important étant d’être bien pour soi et pour son bébé que ce soit au sein ou au biberon 😉

10 réflexions au sujet de “La voie lactée”

  1. Ce sont deux belles aventures 🙂
    On sait quand ça commence, mais pas toujours quand ça termine 🙂
    J’ai allaité ma fille jusqu’à ses 3 ans, je dirais mais finalement, je ne sais pas quand à eu lieu la dernière tétée. Et j’espère recommencer d’ici un mois. Cela m’aura fait une courte pause, mais je trouve que ce sont des moment tellement magique qui dure peut de temps à l’échelle d’une vie que je souhaiterais en profiter un maximum 🙂

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  2. J’ai allaité mes 2 filles avec bonheur, et avec chance aussi car malgré quelques petits couacs ça s’est en général bien passé (j’ai même évité le tire lait). Mais comme tu dis, pour moi c’est un choix personnel (ou pas d’ailleurs, n’oublions pas que certaines n’ont pas ce choix), et ça ne doit pas devenir une trop grosse pression, c’est à nous de sentir si l’on se sent bien en allaitant, ou si ça devient un poids – il n’y a rien de mal alors à arrêter, même si ce n’est pas toujours si facile. Et tout cas je garde un très beau souvenir de mes allaitements…Et cette goutte de lait sur le sourire aux anges d’un bébé repu, quel bonheur!

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  3. Oh très jolie histoire… et oui, le premier pic de croissance (et le suivant d’ailleurs) signe souvent la fin de pas mal d’allaitement… (perso moi c’est internet qui m’a sauvé, car je suis tombé sur de bons sites qui expliquaient le phénomène… sinon j’aurai couru au petit matin à la pharmacie la plus proche acheter du lait en poudre…)
    Je ne sais toujours pas quoi penser de mes allaitements.. 3 mois pour mon fils, 6 mois pour ma fille (que j’ai eu toutes les peines du monde à faire passer au biberon)
    J’ai détesté allaiter, et j’ai détester arrêter (ambivalence coucou !)
    Du coup si un jours il y a un petit troisième, je ne sais même pas si je tenterais l’aventure une troisième fois… je crois que je me déciderai en salle de naissance ahhahaha 🙂

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