Maman poule, maman cool, maman rebelle, maman éducation positive ou maman qui crie, maman allaitante ou biberonnante, maman petits pots, maman mojitos, peu importe le type de mère que l’on soit, je crois qu’on a toutes en nous ce côté mère LOUVE quand on touche à notre progéniture.
Est-ce dû à un quelconque instinct maternel, au côté animal qui sommeille en nous ? Quoiqu’il en soit, nous possédons indéniablement une puissance viscérale capable de nous rendre ivre de colère à l’idée qu’on puisse toucher à notre enfant.
Cela commence en crèche ou chez la nounou, au moment de venir le chercher, on guette les petits copains un peu brusques, on s’emballe dès qu’on perçoit un coup de coude, un tirage de couette ou pire une bousculade. Mais on se raisonne « ce ne sont que des bébés », rien de grave, rien de méchant. N’empêche que je me rappelle encore de celui qui avait poussé ma Poupette alors âgée de 2 ans sur une aire de jeux et l’avait faite tomber de son cheval à bascule, il avait fallu que je puise en moi un grand self-control pour ne pas le traîner parterre. Je me souviens du bouillonnement intérieur, du battement de coeur manqué, des griffes qui commençaient à pousser (Wolverine inside)
Et puis, à peine les premiers pas accomplis et les derniers biberons avalés que l’heure de la rentrée a sonné. L’école! Déjà ! La vie en collectivité, 28 camarades et autant de possibilités de chamailleries. Parce que l’école, c’est génial, ça responsabilise les enfants, ça leur fait découvrir et apprendre plein de choses (et ça nous laisse même un mercredi matin off si on a la chance d’être en repos) mais surtout ça les confronte à leurs congénères 8h par jour et parfois, on constate que chez certains les graines de la méchanceté ont été semées tôt.
Au commun « T’es plus ma copine ! » viennent s’ajouter les « t’es moche ! », « tes habits ils sont pas beaux ! » (Cristina C. n’a qu’à bien se tenir, les reines du shopping prennent d’assaut la maternelle), « t’es nulle » et j’en passe. J’ai toujours été sidérée de la méchanceté des ados entre eux quand j’enseignais en collège mais j’avoue avoir très surprise lorsque ma fille a commencé à me raconter un peu son quotidien à l’école. Dès la petite section, être déjà un « fort » qui souhaite dicter sa loi aux autres, un « faible » qui subit sans broncher pour ne pas perdre la précieuse amitié du chef, l’école maternelle: microcosme où se jouent les prémices de la dure loi de la vie.
En tant que parent, il est difficile de ne pas distribuer des claques rester neutre face à certains agissements. Difficile d’inculquer les règles de bonne conduite, une espèce de pacte de non-agression tacite alors que pour ma part, j’ai parfois juste envie d’en encastrer certains (mais dans la vraie vie, je vous promets que je suis non-violente!) C’est ma fille et même si je sais que je ne pourrai ni l’empêcher de souffrir, ni la prémunir du malheur, j’ai encore la naïveté de croire que je peux la protéger au mieux.
Les broutilles…
Les petites disputes quotidiennes parce que sa copine n’a pas voulu jouer avec elle ou qu’une autre lui a dit quelque chose de méchant ou l’a poussée font malheureusement partie de la vie, et c’est comme ça. Je l’écoute, lui fait mettre des mots sur ce qui la dérange et surtout relativiser même si à 5 ans, ça parait compliqué. Mais dans l’ensemble, ça se règle assez vite et on passe à autre chose.
Quand ça va un peu plus loin… (et que la Louve se réveille)
De temps en temps, à la sortie d’école, je retrouve une Poupette à la mine défaite, visiblement triste. Dans ces cas-là, je me doute bien que quelque chose a du mal à passer… Alors, on parle, je questionne et je ronge mon frein parfois face aux réponses que j’obtiens… C’est difficile d’expliquer et de faire comprendre à un enfant que:
Non, il n’a pas à obéir à un autre enfant, à se plier au chantage ou à faire des choses qu’il ne souhaite pas et qui portent atteinte à son intégrité physique.
Oui, il doit en parler à un adulte (maîtresse, ATSEM, surveillants) et tant pis si celui qui « commande » le traite de rapporteur.
Non, il ne doit pas taper même si on l’a tapé. (je mets la louve en sourdine à ce moment-là)
Non, il ne doit pas avoir peur de se faire disputer (maman sera,de toute façon, toujours de son côté)
Non il ne doit pas se laisser faire.
Oui, il a le droit de ne pas subir.
Si les choses persistent, il ne faut pas hésiter à prendre rendez-vous avec l’instit’, j’ai pour ma part un peu traîné et je m’en veux que la situation n’ait pas été réglée plus tôt mais ce n’est pas si évident de distinguer le vrai de l’exagération du réel. Une chose est certaine, je pense qu’il ne faut pas minimiser ou mettre en doute leur parole, il apparaît essentiel de leur donner cette confiance et cet espace d’échange libre. En effet, ce qui nous paraît anodin est loin de l’être à leurs yeux, c’est à nous de leur montrer que leur voix compte, que leur ressenti prévaut parce que leur vie à l’école c’est déjà un peu l’école de leur vie.(et bien que maman louve soit toujours dans les parages, elle aimerait bien siroter des mojitos tranquille sans être en mode ninja à la sortie d’école 😁)
J’ai eu le même réflexe que toi en voyant ma fille se faire bousculer un jour par un plus grand alors qu’elle était si petite… C’est pourtant la dure réalité de la vie 😦
J’aimeJ’aime
Ayant été au coeur du volcan, j’ai toujours eu tendance à laisser couler, tant que je sentais que mes filles étaient bien dans leurs baskets et allaient et revenaient de l’école avec le sourire. Et puis, à 5 ans, mon aînée a été prise dans une histoire de chantage et de harcèlement, elle n’en dormait plus, n’en mangeait plus. Je suis allée voir directement l’enseignante qui a minimisé tout ça (ce sont des jeux d’enfants, vous comprenez). Le directeur du centre, du haut de ses 25 ans, a eu une réaction bien plus percutante et adaptée. Alors mamans louves, ou pas, restons sur nos gardes, et apprenons à reconnaître les signes de détresse de nos enfants, qui peuvent malheureusement survenir dès la maternelle, c’est-à-dire bien trop tôt.
J’aimeAimé par 1 personne
Totalement d’accord avec toi. Même discours ici… nous avons eu rdv lundi pour alerter la maîtresse d’un fait s’étant produit. Sa réaction immédiate a été « ah non, ce n’est pas vrai ça! » J’ai été stupéfaite que la parole de ma fille et sa copine soient niées comme ça ! Restons vigilants comme tu le dis. 😘
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai du mal à comprendre ce type de réaction d’emblée. Qu’elle intervienne après une discussion claire, pourquoi pas, mais d’entrée de jeu 👎🏻
J’aimeAimé par 1 personne
Exactement ! Quelle image ça leur donne aux petits de voir que l’adulte référent ne les croit pas ?
J’aimeAimé par 1 personne
On y pense pas que cela puisse arriver si tôt. On peut croire encore qu’en maternelle tout est mignon, mais comme tu le dis, il faut rester vigilant et être à l’écoute de son enfant. Ce n’est pas évident pour notre coeur de maman !!
J’aimeJ’aime
Ah je me reconnais bien dans ton article… il y a un peu de louve en nous, sous le verni civilisé….
Et pareil, parfois il est dur de déméller ce qui relève des chamailleries naturelles entre enfants du « sérieux » à ne pas laisser moisir (difficile quand l’enfant ne te raconte pas tout, ne sait pas dire si cela est arrivé une fois ou tous les jours, et lorsque vu tes horaires de boulot, tu ne croise jamais la maîtresse…)
Pour mon fils, qui a un peu du mal à imposer ses limites, nous avons assoupli l’interdiction de ne pas taper en retour. Il a le droit de crier, de dire que non il veut pas, d’aller en parler à un adulte et en dernier recours, de repousser l’enfant (toujours le même en fait…) qui l’embête.
Pas idéal, mais c’était ça ou son père et moi on allait attendre le petit en question à la sortie de l’école…. niark niark niark !
J’aimeAimé par 1 personne
Hum… je vois très bien ce que tu veux dire… Je te raconte pas ma tête quand je croise la petite emm*****se à la sortie de l’école 🤣
J’aimeJ’aime
Oh, tu abordes là l’une de mes plus fortes angoisses, depuis l’entrée en maternelle de ma Poupette à moi, en septembre dernier. Et comme tu le dis si bien, que c’est dur de démêler les broutilles des choses qui vont un peu plus loin….
Merci pour tes mots !
J’aimeAimé par 1 personne
Merci à toi pour ce gentil commentaire 🙂 Pas évident en effet, « maternelle, ton monde cruel » (ça passe pas sur l’air de Dallas mais c’était l’idée !)
J’aimeAimé par 1 personne
Bon alors je vais profiter à fond des jolis mois de mon tout petit 🙂 🙂
Mais… Je me souviens de ce soir où je suis allée le chercher à la crèche… Il avait 4 mois… Quand la dame m’a donné mon bébé… Il avait la tête ensanglantée, une petite fille avait pris sa tête pour un jouet et l’avait griffé 😦 … Au fond de moi j’étais en ébullition et ajoutons le syndrome de la jeune maman, extrêmement fatiguée. Je ne pouvais pas m’énerver, ni sur l’autre bébé de 6 mois, ni sur la dame de la crèche… Alors j’ai éclaté en sanglots… En fait, il n’avait presque rien… C’est juste que sa tête n’était pas nettoyée… Mais c’était une douleur horrible au fond de mon cœur…
J’aimeAimé par 1 personne
Oh j’imagine très bien ce que tu as pu ressentir ! La première fois que j’ai vu du sang sur mon bébé (elle était tombée et sa lèvre saignait un peu), j’ai cru tourner de l’œil 🙈😰 C’est tellement profond ces sentiments que l’on prend de plein fouet…
J’aimeJ’aime
Oh je comprends cet article … mon fils de 5 ans à été tapé par un autre gamin pas aidé dans sa vie ( parents cassos à gogo qui s’en tapent de tout ce que la maîtresse et leur assistante sociale peut leur dire …. ) Ça a duré 2 longs mois ou mon fils revenait avec des bleus aux côtes, sur les jambes , les bras etc …. La maîtresse ns à dit de régler ca ns même …. alors je ss allée voir le « pere » qui est en fait le beau-père …. j’ai même écris un courrier à l’inspection académique. Je croise les doigts , depuis février le comportement du gamin à radicalement changé ! Ne pas hésiter à intervenir ,même à la maternelle c’est important !
J’aimeAimé par 1 personne