Aujourd’hui, j’observais mes Terminales pendant leur devoir sur table. Un par un, longuement, me demandant ce qu’ils deviendraient ces jeunes se tenant devant moi. Ces adultes en devenir qui essaient de jouer les grands. La jeune fille populaire Apple Watch au poignet, le « beau gosse » je m’en-foutiste qui joue la séduction, la timide, la discrète, le bavard, l’étiqueté « intello ». Que portent-ils en eux ces jeunes dont je ne sais pas grand chose ?
Et puis, j’ai eu une pensée pour moi à leur âge. Quels étaient mes rêves, mes aspirations? J’ai de vagues souvenirs de petits matins brumeux sur fond de reggae, de looks improbables qui faisaient honte à ma grand-mère, de balades pieds nus dans les rues de ma ville. J’ai souvenir de lui aussi, ce garçon au pull jaune, pour qui j’ai tellement pleuré, des longues heures passées dans le rayon musique de la Fnac dans l’espoir d’une rencontre, d’un regard.
J’ai souvenir des cours de Maths où on faisait pleurer la prof, de ces heures de Philo et de centaines de petits mots échangés avec mes meilleurs amis. L’angoisse du futur. Fac? Oui mais laquelle ? Classe prépa ? Sûrement pas !
Si je pouvais remonter le temps, que dirais-je à la jeune fille que j’étais ? Un peu gauche, un peu nouille, manquant tellement de confiance (désolée ma grande, sur ce point, t’as pas tellement progressé)
Si je pouvais… je te dirais ces quelques mots:
« Ton année de Terminale, tu t’en souviendras toute ta vie. Pas pour les fêtes mémorables auxquelles tu iras (non, non, t’auras pas le droit de sortir !). Tu t’en souviendras pour les amitiés que tu noueras et qui perdureront 17 ans plus tard.
Ta meilleure amie sera la marraine de tes enfants et inversement.
Ce garçon pour lequel tu pleures tant, désolée mais ce n’est pas l’homme de ta vie. Et puis, ne t’en fais pas, ce sera long mais tu t’en remettras.
Si je pouvais te conseiller, je te dirais de passer ton permis plus tôt (#CeuxQuiSavent ). Je te dirais aussi de ne jamais accorder ta confiance à un mec qui met ses chaussettes sur son survet, d’être un peu plus sérieuse à la fac, de croire en toi, de ne pas lâcher l’écriture. De t’opposer quand c’est nécessaire, de ne pas te laisser humilier, de te faire confiance, de Lui faire confiance. Tu verras juste ce soir-là… Ce sera bien lui le père de tes enfants. Alors profite de l’année que tu passeras en Angleterre (et mange autre chose que des Spécial K!)
Ta vie sera ce que tu en feras. Tu connaîtras des jours plus sombres que la nuit et d’autres où le bonheur irradiera tellement que tu en pleureras.
Tu ne vivras peut-être pas tes « rêves de jeunesse » (mais au final les vit-on vraiment ?) mais tu deviendras peu à peu la femme que tu espérais.
Celle que tu seras ne sera pas parfaite, elle aura des doutes, des angoisses, elle écoutera parfois trop peu sa raison (j’ai longtemps été surnommée « la reine des plans foireux », allez savoir pourquoi 😂), elle agira sans réfléchir, sans penser aux conséquences, elle regrettera parfois. Mais elle fera de son mieux. Tu feras de ton mieux.
Celle que tu seras, ce n’est peut-être pas celle que tu aurais voulu être mais elle et toi serez heureuses et c’est peut-être bien là l’essentiel.
J’ai l’impression de me voir dans ton récit 😉
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ça me fait plaisir ! 😉
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Je repense aussi beaucoup à mes années lycée, celle que j’étais à cette époque et celle que je suis devenue. Pas beaucoup de choses à changer car ma vie d’aujourd’hui me convient parfaitement. Merci pour ce partage 🙂
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Avec plaisir 😊 Tant qu’on est en accord avec soi (du passé ou du présent !), c’est l’essentiel.
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